Ce qui nous pousse à ne pas nous aimer peut parfois être une carapace de protection. Ainsi, en sabotant inconsciemment une expérience ayant pour but de mieux s’accepter, on continue de se protéger. C’est un comportement intéressant à analyser pour mieux comprendre nos schémas mentaux.
Un comportement pour continuer à garder le contrôle
Ce n’est pas la première fois que je vois des clientes s’auto-saboter avant leur séance photo. En faisant la fête de manière excessive la veille, en oubliant la tenue favorite chez elles… Comme une manière d’essayer de garder une résistance inconsciemment. Soit en essayant de s’assurer que la séance va être ratée car se trouver jolie sur la photo fait encore peur, soit pour se trouver une excuse : « si je ne m’aime pas sur la photo c’est parce que j’ai fait la fête, ouf je ne suis pas tout le temps comme ça ! » Garder une porte de sortie, au cas où. Il arrive aussi parfois qu’une cliente soit beaucoup plus apprêté le jour du visionnage des photos que le jour de la séance photo.
La plupart du temps, mes clientes s’en rendent compte spontanément de ce comportement et m’en font part. Ou alors, c’est un comportement intéressant à étudier ensemble.
Jusqu’où l’auto-sabotage peut aller pour garder ce réflexe de ne pas s’aimer qui nous protège parfois ?
Car en s’aimant et en s’acceptant, on s’ouvre aux relations avec l’autre. Et parfois, c’est là que le bât blesse, surtout si l’autre a été un jour synonyme de harcèlement, violence, ou « tout simplement » si le manque de confiance en soi est tel que le regard de l’autre sera forcément négatif.
Alors ne pas s’aimer, c’est rester enfermée sur soi, là où même si la situation ne nous convient pas, on connaît, on maîtrise. Pour aller vers l’inconnu, là ou on ne (se) connaît pas encore, il faut une certaine dose de courage et de recul. On imagine bien les mécanismes de défense se mettre en action.
La dimension symbolique de la séance photo
C’est pourquoi la photo-thérapie, ce n’est pas juste une séance photo, ça peut avoir une dimension symbolique qu’on ne maîtrise pas forcément, et qu’il faut prendre en compte. Car c’est un moment de narcissisme parfois difficile à assumer, ou qui n’a jamais été autorisé, voire même honteux.
Et les mécanismes de défense qui viennent s’exprimer ne sont pas là juste pour faire joli : il faut savoir les écouter, les respecter. Les « gratter un peu » pour aider la personne à avancer, mais en s’alignant sur son propre rythme.